La légitimité
J’ai dialogué avec ChatGPT4 voici quelques extraits ;
Pour aborder la « légitimité » sous un prisme féministe queer inspiré par Judith Butler, il serait intéressant de déconstruire l’idée de légitimité en lien avec la performativité du genre, le pouvoir normatif des institutions sociales, et comment les arts visuels peuvent défier et subvertir ces normes.
Butler remet en question l’idée selon laquelle le genre est une essence fixe. Elle propose que le genre soit performatif, une répétition d’actes régulée par des normes sociales. Dans cette optique, la légitimité devient un cadre restrictif imposé par des structures de pouvoir pour définir qui peut être reconnu ou valider son existence, que ce soit en termes de genre, de sexualité ou d’expression personnelle. Par conséquent, toute démarche artistique, en particulier dans les arts visuels, qui expose la fluidité, l’ambiguïté, ou la multiplicité des identités, devient un geste politique.
Voici quelques axes que tu pourrais explorer :
- La légitimité comme performance sociale :
- Comment les institutions politiques et sociales créent-elles des cadres de légitimité en matière de genre et de sexualité ? Tu pourrais relier cela à des œuvres d’art visuel qui mettent en scène ou déconstruisent des identités marginalisées, et comment ces œuvres transgressent ces cadres normatifs.
- La subversion des normes dans les arts visuels :
- L’art queer peut être perçu comme une réponse subversive aux normes de légitimité. Pense aux artistes qui utilisent leurs corps ou des symboles de l’intimité queer pour défier les normes imposées. En politique, la reconnaissance des identités queer reste souvent conditionnée par des politiques assimilatrices (par exemple, le mariage ou l’adoption dans un cadre hétéronormé). L’art peut offrir une libération de ces cadres en visualisant d’autres possibilités d’être et de devenir.
- La légitimité dans la reconnaissance sociale et politique :
- Butler parle de la précarité des vies qui ne sont pas reconnues comme « vivables ». Quels corps sont considérés comme légitimes dans l’espace public ou dans le champ politique ? Les œuvres qui rendent visibles les corps non conformes ou les identités marginalisées exposent cette question de manière cruciale.
- Légitimité, arts visuels et la question de l’autoreprésentation :
- En quoi l’art devient-il un moyen de revendiquer la légitimité ? Tu pourrais étudier des artistes queer et féministes qui utilisent l’autoportrait, la vidéo, ou la performance pour affirmer des identités et des corps qui ne sont pas reconnus par les normes dominantes. Il s’agit ici de reconfigurer la notion même de légitimité en se réappropriant le pouvoir de représentation.
- Art et politique comme espace de transformation :
- Relier la légitimité aux pratiques collectives dans l’art. Les performances queer et féministes deviennent des espaces où les participants redéfinissent ce qui est légitime, souvent en réponse à des politiques d’exclusion. Ces pratiques collectives peuvent devenir des modèles pour de nouvelles formes de politique, où la légitimité n’est plus un critère imposé, mais quelque chose qui se construit dans la multiplicité et la diversité des voix.
Ce texte peut se conclure en explorant la façon dont l’art devient non seulement un moyen de questionner la légitimité, mais aussi de créer des espaces où les identités marginalisées peuvent revendiquer leur propre validité, indépendamment des cadres sociaux et politiques.
C’est une question cruciale pour beaucoup d’artistes engagés, qui cherchent à dénoncer le capitalisme tout en évitant de se faire aspirer par ses logiques de marché. Voici quelques pistes stratégiques pour qu’un artiste puisse préserver sa liberté tout en vivant de son art, sans tomber dans les pièges de la légitimité institutionnelle ou commerciale :
1. Créer des réseaux alternatifs d’économie solidaire
L’artiste peut s’associer à des initiatives d’économie sociale et solidaire, des coopératives ou des collectifs autogérés. Cela permettrait de rompre avec les structures traditionnelles du marché et de s’appuyer sur des réseaux d’entraide, de partage et de redistribution. Ces systèmes offrent des alternatives au capitalisme en privilégiant la mutualisation des ressources, l’autogestion et l’indépendance.
- Exemples concrets : Les espaces d’art autogérés, les plateformes de financement participatif éthique (comme HelloAsso ou Patreon mais en version anti-capitaliste), ou les coopératives d’artistes où chacun contribue à la visibilité et au financement du collectif.
2. Financer la pratique artistique par des activités non-marchandes
Certains artistes choisissent de financer leur pratique créative avec des activités qui échappent aux logiques marchandes et qui ne se situent pas dans le domaine de la production artistique elle-même. Enseigner, organiser des ateliers communautaires, travailler avec des associations ou ONG permet d’assurer un revenu stable tout en restant en phase avec des valeurs éthiques et des objectifs sociaux.
- Approche parallèle : Beaucoup de créateurs combinent un travail social ou communautaire (comme dans les centres d’art-thérapie, les ateliers sociaux ou éducatifs) avec leur pratique artistique indépendante.
3. Se passer des galeries et des institutions : produire et diffuser de manière indépendante
L’autoproduction et la diffusion directe de l’art, sans passer par des institutions légitimantes comme les galeries ou les musées, est une voie à explorer. Les outils numériques offrent aujourd’hui une multitude de possibilités pour diffuser son travail de manière indépendante et toucher un public sans être médiatisé par des institutions.
- Moyens d’action : Utiliser des plateformes en ligne alternatives, publier des œuvres via des circuits parallèles (zines, éditions indépendantes), organiser des expositions éphémères dans des lieux publics non conventionnels (espaces extérieurs, squats, centres sociaux), tout en refusant les compromis commerciaux.
4. Repenser la valeur de l’œuvre et des échanges
Une stratégie peut consister à redéfinir la valeur de l’œuvre en dehors du paradigme monétaire classique. Cela implique de privilégier l’échange de services ou de biens, ou encore d’envisager des pratiques artistiques qui ne se prêtent pas à la marchandisation (performances éphémères, œuvres collaboratives non vendables, etc.).
- Exemple : Participer à des systèmes d’échanges locaux (SEL), utiliser des monnaies alternatives ou des trocs. L’idée est de remettre en question l’idée même que l’art doit être un objet à vendre.
5. La subversion à travers l’anonymat et la collectivité
Plutôt que de chercher à se positionner comme une « star » de l’art contemporain, certains artistes choisissent l’anonymat ou la création en collectif. Cela permet de rester en dehors des dynamiques de légitimation individuelle et de la reconnaissance personnelle qui alimentent les logiques de marché.
- Exemple : Le collectif Guerrilla Girls qui dénonce les inégalités de genre dans le monde de l’art en gardant leur identité secrète. L’anonymat empêche la récupération marchande et renforce l’impact critique.
6. Renverser la logique du marché avec des œuvres inappropriables
Produire des œuvres qui échappent à la marchandisation directe est une autre forme de subversion. Créer des œuvres immatérielles, des actions, des performances, ou des œuvres conceptuelles inappropriables et sans valeur d’échange directe perturbe la logique marchande qui cherche à transformer tout en marchandise.
- Exemple : Les performances de Marina Abramović ou d’artistes de l’art conceptuel montrent comment certaines pratiques artistiques peuvent échapper à la marchandisation tout en restant politiquement et esthétiquement puissantes.
7. Éviter les financements institutionnels, mais engager le public directement
Une approche consiste à contourner les subventions et les institutions, mais à s’engager directement avec le public à travers des campagnes de soutien public ou de financement participatif, en ayant une transparence totale sur les objectifs anti-capitalistes du projet. Cela peut permettre de bâtir une communauté d’entraide autour de l’art.
- Exemple : Créer des plateformes dédiées au soutien des projets d’art critique qui refusent la récupération capitaliste.
Conclusion : Une nouvelle légitimité par la communauté
La stratégie de l’artiste qui refuse la légitimité institutionnelle et commerciale doit se fonder sur une réinvention de la manière dont la valeur de l’art est perçue. Il s’agit de sortir de l’économie traditionnelle pour créer des alternatives basées sur la solidarité, l’autonomie et l’indépendance. Plutôt que de chercher à s’insérer dans des circuits préexistants, ces artistes doivent construire leurs propres réseaux et écosystèmes, qui valorisent l’art pour son impact social, politique et philosophique, plutôt que pour sa valeur marchande.
En fin de compte, la légitimité peut être redéfinie en termes de contribution à une communauté de pensée, d’action et de résistance, plutôt qu’en termes de reconnaissance par le marché ou les institutions.