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MOI et mes mois

claire-lejeune
Claire en 2021

La photo argentique, les images numériques et la peinture m’accompagnent depuis mon adolescence, ainsi que de nombreuses techniques issues des artisanats populaires et domestiques (crochet, céramiques, couture, feutre)
J’ai commencé mes études avec la philosophie en 1991, j’ai obtenu mon diplôme de Licence en 1994 de l’université Paris Nanterre.
J’ai commencé une maîtrise de philosophie politique autour de l’articulation des notions d’identité et de langues, j’ai étudié le Breton à l’université de Rennes 2 , mais c’est au travers du militantisme étudiant que j’ai découvert l’éducation populaire citoyenne et la critique sociale. Fréquentant différents collectifs engagés dans diverses actions culturelles et intellectuelles, j’ai participé à la fabrication de fanzines, d’actions de rue, de visuels et de textes militants, ainsi qu’a l’organisation d’événements d’auto-éducation, notamment lors de l’université libre de Villejean en Juillet 1995.
A mon grand regret, j’ai suivi l’évolution de la contestation sociale en France à distance, puisqu’en septembre 95, j’ai saisi l’opportunité d’aller étudier en Irlande grâce à une bourse ERASMUS.
J’y suis restée trois ans.
L’Irlande m’a donné la chance d’enseigner le français langue étrangère, et de me former ici et là à des techniques et à des matériaux traditionnels. De mon premier atelier à Galway sont sortis de nombreux bijoux et objets, mais aussi des toiles et des tableaux abstraits avec une orientation onirique.
Mais le besoin d’allier les techniques et l’esthétique, ( une forme de mysticisme romantique conforté par l’esprit « irlandais ») , s’est muté en besoin de contextualiser l’art et d’en étudier les enjeux. Enjeux personnels, mais aussi enjeux sociaux et culturels. Et pour cela, l’Angleterre me paraissait le lieu idéal pour observer et expérimenter la dimension pragmatique de l’art. Effectivement le contexte de mes études et les sujets que j’ai choisi d’aborder m’ont conduite, de nouveau, à réévaluer mes orientations sur le rôle de l’art et de l’artiste.
Le thème de l’identité a refait surface, mais cette fois-ci au travers les études culturelles ou « cultural studies » venant des US. Aidée par les tuteurs et enseignants, j’ai pu analyser quelques aspects de la constitution de l’Identité via les images, pour créer des fantasmes et des illusions, et en particulier leurs utilisations dans le jeu de la sexualité. Mon sujet était « Narcisse » et la construction de l’identité au travers du miroir.
L’Installation immersive qui en a résulté combinait plusieurs dispositifs techniques et de supports d’images et de matières. Elle restituait bon nombres de techniques et méthodes que j’avais explorées en particulier les techniques d’imprimerie d’art et la vidéo.
J ai obtenu mon diplôme de Bachelor of arts, Fine art, de L’université de Bradford, en 2001.
Entre l’Irlande, l‘Angleterre et la Bretagne, ma passion pour les arts visuels a toujours été le fil conducteur de ma vie. Quels que furent mes emplois et mon travail domestique, l’art a toujours été une force motrice, une force morale et intellectuelle.

Pourtant, à 30 ans, quand j’ai décidé de m’engager dans une aventure entrepreneuriale ce fut pour expérimenter le travail collaboratif et auto-géré en créant une Scop, ( Société Coopérative Ouvrière de Production) autour d’une activité de confection en textiles lourds.
Pendant presque 15 ans, j’ai été impliquée dans la création et le fonctionnement de Chapi-tech, une coopérative de fabrication de tentes et chapiteaux de spectacles, installée en Bretagne sud. Alors que mon compagnon concevait et fabriquait les tentes avec une petite équipe, je m’occupais en grande partie des fonctions support.
J’y ai exercé les tâches de communication, de gestion commerciale et d’autres tâches administratives. J’ai conçu toute la charte graphique, le site internet, les documents techniques et publicitaires. Je concevais et exécutais la décoration des toiles et décors. Je fabriquais des produits promotionnels, notamment des sacs en chute de toile et des outils d’organisation. J’ai été formée au montage et à la logistique des chapiteaux de cirques et de spectacles. J’ai complété une formation ( DU) en gestion et management de sociétés coopératives à L’université Paris Dauphine.
J’ai fréquenté de nombreux artistes et techniciens du spectacle. J’ai souvent été bénévole cuisinière, photographe, décoratrice, installatrice lors de festivals de spectacles vivants, de fêtes et d’événements d’arts alternatifs. J’ai testé mes dispositifs d’art participatif et évolutif dans les contextes de festivals en plein air, de forums sociaux, d’ espaces d’art associatif et lors de manifestations organisées par nos clients « chapiteaux ».
J’ai au cours du temps observé et expérimenté de nombreux styles et techniques propres aux arts du spectacle vivant: visuels, physiques et virtuels. J’ai tâté de nombreuses matières, manipulé des outils, observé des savoir-faire, testé et maîtrisé des logiciels et des machines.
La fin de l’aventure n’est pas encore écrite, mais le chaos mental et social qui en a résulté
a eu besoin de l’art pour être domestiqué.
Aujourd’hui, ou jamais, entre reconversion professionnelle et continuité existentielle, je me lance enfin dans la vente de mes œuvres. Puisque toutes ces années, dans l’ombre de mes emplois salariés, entre mes interventions impromptues dans l’espace public, l’expérience des aventures techniques et créatives collectives, ou lors d’ événements festifs, j’ai persisté à apprendre et à rencontrer des techniques, à explorer des idées, à observer mes congénères, à créer du lien, à photographier, à jouer avec des images. Il est temps maintenant de me lancer dans l’Arène, et de développer mon activité professionnelle d’artiste autrice professionnelle.

Ma formation initiale en philosophie, m’a conduite à m’interroger sur le rôle de l’art, sa condition d’existence et son histoire, sa relation à la société, le besoin d’art et d’utopie de l’individu, mais aussi des collectifs, via la culture et les pratiques populaires.Je m’interroge encore sur la construction de l’identité, des individus aussi bien que des groupes, leurs confusions car submergée par des vérités et images contradictoires, par des fantasmes et des illusions.
Pour faire face à cette perte d’orientation, il ne s’agit pas de donner un cap avec repères fixes ou de renier la modernité, mais par la connaissance des méthodes de fabrications des images, leurs détournement, leur contextualisation, leur démystification. La sémiotique comme cadre et méthodologie, champs d’expérimentation, et les « cultural studies » comme angle pour aborder la question de l’identité.
La pratique pour sortir de la passivité, la critique pour sortir des dualismes.
Mon éthique politique m’a conduite à comprendre l’art comme un média d’émancipation et comme un moyen de créer du lien, fabriquer du social, de l’humanité.
Les mouvements alternatifs m’ont appris à cultiver l’autonomie, et m’ont permis d’explorer des avant-gardes.
La matière et la forme, la théorie et la pratique, l’apprentissage et la transmission, l’action et la réaction, tels sont les notions que je souhaite conjuguer au sein de mon travail plastique.
Me définissant pluridisciplinaire, j’ai persisté à produire des objets artistiques polymorphes, Cette continuité fait qu’à l’aube de mes 50 ans, je crois avoir acquis une maturité suffisante dans mes pratiques et œuvres, pour montrer mes productions et partager mes visions esthétiques.
Ce site est la première étape de la présentation au public des mes travaux, je souhaite également diffuser et exposer mes œuvres existantes, ou des commandes dans des contextes variés, commerciaux ou institutionnels. J’espère que mes travaux trouveront un accueil favorable auprès d’un public ouvert et curieux, sensible à l’originalité et convaincu que l’art contribue à donner un sens à nos vies.
En parallèle, et pour poursuivre mon aspiration à promouvoir les arts visuels en tant qu’outils de médiation sociale et culturelle, je cherche des opportunités pour déployer mes thèmes, mes aspirations et mes projets, dans de nouveaux contextes avec de nouveaux publics.

La sérendipité, comme principe directeur, le hasard et la nécessité comme acteurs du mouvement.

J.