Démarches et éthiques :
Dans ma pratique artistique, mais aussi dans mon enseignement, je parts des d’hypothèses suivantes :
– l’art, l’imagination, la fabrication, la pensée, sont des matériaux essentiels à la construction du lien social et de l’équilibre individuel.
– L’art est utile de part son inutilité effective mais son utilité symbolique.
-que le numérique ayant envahi nos vie, préserver le sens de la fabrication et de l’artisanat, est un moyen de renforcer la relation tête/mains, celle là même qui nous permet de conserver un pied dans la réalité matérielle et dans notre environnement immédiat, sans l’intermédiaire d’un média, d’un écran.
– que les outils d’élaborations de la parole et de l’image, ne doivent pas être réservées à des élites culturelles, des influenceurs douteux, ou des gourous de l’harmonie intérieur. Même à notre modeste échelle, nous pouvons produire de la culture, de l’art de la pensée tout en nous faisant du bien.
-Les moyens de diffusion de la parole et de l’image devraient être accessibles aux plus vulnérables notamment aux personnes les plus invisibilisés, les publics en souffrance, ou des groupes questionnant le monde de part leur spécificité ou leur raison d’être.
-Que de faire et de dire est un moyen de sortir hors de nos certitudes et de nous confronter à la réalité du monde, en expérimentant et en partageant nos recherches.
-Tous les ages ont leurs problématiques, les médiateurs culturels, les artistes intervenants aident les groupes et les individus à exprimer leur besoin de parole et de récits, à travers des techniques, des processus et des méthodes, qui facilitera l’action et l’expression artistique.
Mon rôle/ le rôle de l’art :
-Je suis convaincu que l’art peut avoir un rôle apaisant et libérateur pour tous quelque soit son bagage culturel ou technique.
– en tant qu’artiste visuelle et penseuse dilettante, mon rôle est de mettre en place des processus interactifs et ludiques qui donnent l’opportunité d’échanger et de coconstruire un objet « livre », un collage, un univers, afin de stimuler l’imagination, s’incarnant lors de la fabrication d’un œuvre collective.
-Je souhaite particulièrement m’adresser à des publics qui, pour des raisons financières, de santé ou autres, ont peu ou pas d’interactions sociales apaisées et stimulantes.
-Je suis pense que l’art peut avoir un rôle apaisant et libérateur pour tous et pour chacun, quelque soit son bagage culturel ou technique.
– il est nécessaire d’ouvrir la parole pour qu’elle puisse s’incarner dans toute sa diversité, pour partager les vécus, les analyses, les colères. Les non-dits et la pertes de confiance en l’avenir entraîne des rancœurs et des dénis qui nous accablent et nous démoralisent. L’art et ses pratiques peuvent nous faire avancer dans nos cheminements et nos relations interpersonnelles et peut être contribuer à apaiser et soulager nos vies quotidiennes, comme nos vies citoyennes.
Pour moi, Enseigner, transmettre, faciliter l’art c’est agir pour reconnaître la nécessite de donner à chacun la confiance de cultiver sa richesse intérieur pour contribuer à la richesse culturelle collective, via des techniques et des méthodes.
Comme le ménage, l’art, la fabrication créative devrait faire parti de nos routines quotidiennes pour entretenir nos esprits et nos mains.
L’art demeure de nos jours un moyen pour l’individu, maintenant perdu dans le flux d’informations, de conjuguer, de conjurer réalité et fantasmes, rêves d’intimité et désirs d’altérité.
La pratique de l’art est un moyen de donner du sens à nos vies éparpillées, à reprendre mains sur nos existences chamboulées. L’art collaboratif donne une dimension constructive supplémentaire puisqu’elle prend en compte le regard de l’autre à sa racine.